Trappes

Crèche de 60 berceaux

À l’échelle de l’enfant en bas âge, construire une crèche c’est construire tout un monde. La particularité de ce petit monde est qu’il prend place dans un monde plus grand, le nôtre. Si les crèches fonctionnent un peu en vase clos par nature, il n’en reste pas moins qu’en leur qualité d’équipement public, elles ont une intégration urbaine et sociale à réussir.

Considérant que le projet vise à créer un concept d’« oasis » nous avons aussi imaginé une traversée médiane longitudinale, exclusivement piétonne. Celle-ci se présente comme un axe structurant allant de l’extrémité Est de la parcelle aménagée comme un petit square, jusqu’à l’entrée de la crèche, en passant par les deux zones de stationnement. Cette allée ombragée est à l’écart des voies de circulation et permet une déambulation plus immersive et plus champêtre.

L’espace extérieur central, c’est-à-dire « l’oasis » à proprement parler, se trouve quant à lui en interface entre les parkings et la crèche, toujours avec l’idée de maintenir un écart raisonné avec les voitures. Cet espace central est par ailleurs axé sur la rue Madeleine Renaud qui désormais se prolonge et se raccorde à la parcelle.Ainsi l’oasis se pose comme une grande place circulaire végétale, délibérément et précisément raccordée aux voiries existantes, comme aux voies créées dans le cadre du projet. Cette grande place ronde d’environ 1000 mètres carrés (soit l’équivalent d’une place carrée d’environ 32 mètres de côté) a un double emploi: D’abord celui de servir de grande cour collective d’activités et de jeux, en partie protégée du soleil et de la pluie pour la crèche, mais aussi celui d’îlot de fraîcheur public pour les riverains en dehors des heures d’usage de la crèche.

À présent que le traitement urbain et paysager est posé, nous en venons à la crèche en elle-même. Celle-ci doit observer deux impératifs : l’organisation de plain-pied pour le côté pratique ainsi que la sécurité infantile, et la compacité pour des questions évidentes d’économie d’énergie. Ceci étant dit, compacité ne doit pas rimer avec exiguïté. Nous défendons ardemment le fait que l’architecture est aussi une affaire de générosité spatiale. Le cœur du projet, à savoir les pièces de vie des enfants, se répartissent en quatre zones : petits, moyens, grands, et espaces partagés (salles polyvalentes, jeux d’eau).

Nous avons donc réparti ces zones de façon rationnelle et compacte, « en carré », deux au Sud et deux au Nord, ce qui nous a permis d’une certaine manière de mutualiser les surfaces de vestiaires et casiers à chaque coin du hall, l’ensemble finissant par composer une surface étonnamment grande et généreuse. Cette agglomération de surfaces au profit d’un généreux espace central inattendu offre de grands avantages. D’abord il permet une parfaite lisibilité des lieux et une orientation extrêmement aisée pour les enfants et les parents, sans aucun angle mort. Cette hyper-visibilité profite aussi au personnel qui en tout point de l’espace garde une vue sur les enfants.

L’autre avantage évident d’un tel espace est qu’il permet de regrouper tous les effectifs de la crèche au même endroit, ce qui permet d’organiser un évènement exceptionnel comme un spectacle de magie ou de marionnettes, ou plus simplement de faire jouer tous les enfants en intérieur en cas d’intempéries sévères (froid, gel, pluie, etc).Enfin, sur l’idée d’un usage partagé à l’instar de la cour oasis, la municipalité peut se réserver la possibilité d’investir (ou louer) le lieu en salle communale ou de quartier en dehors des heures d’usage de la crèche. Les maîtres mots de notre conception sont polyvalence et flexibilité.

Et puisque la transparence, au sens propre comme au sens figuré était posée comme une valeur cardinale de la future crèche, nous avons pris le terme au pied de la lettre pour le traduire le mieux possible dans notre langage architectural. Ainsi, vous pouvez voir sur les différents documents (plan, coupes, axonométrie, perspective intérieure) que notre bâtiment est traversé de part en part par les vues et la lumière naturelle, y compris en son point le plus central, le hall atteignant 4,40 mètres sous plafond, où nous avons conçu des hauts jours croisés pour profiter à la fois de la lumière du nord et du sud. En outre, le système des hauts jours périphériques permet une évacuation efficace de la chaleur ainsi qu’une ventilation naturelle optimale.

Si pour les besoins de la cause le bâtiment est globalement compact et son organisation est très rationnelle, il n’en reste pas moins qu’il s’adresse aux enfants les plus jeunes. À ce titre, il est important que son architecture soit douce, accueillante, protectrice, sécurisante… à l’image d’une mère. C’est la raison pour laquelle la rigueur orthogonale générale de notre bâtiment fond littéralement en courbes et volutes enveloppantes comme des cocons

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Année :

2024

Lieu :

Trappes (78)

Programme :

Crèche de 60 berceaux

Calendrier :

Concours octobre 2024

Maîtrise d'ouvrage :

Ville de Trappes

Coût :