Tours

Construction d'une école maternelle

Construction d'une école maternelle

Le projet de reconstruction de l’école maternelle Suzanne Kleiber prend place dans un environnement lui-même en chantier. Nous sommes donc dans une situation où le véritable contexte est à la fois une abstraction et un espace de liberté.

Conscients des enjeux exprimés dans le programme, nous nous sommes d’abord focalisés sur la fonctionnalité du projet en commençant par organiser les salles de classe avec les rapports de contiguïtés et de proximités attendus, comme un schéma idéal, indépendant de son contexte.  

Pour favoriser leur polyvalence, nous avons décidé de faire les salles de classe carrées, séparées/reliées deux par deux avec un bloc composé des ateliers interclasse, d’un sanitaire de proximité, et d’un rangement partagé. Ce bloc, moins profond qu’une salle de classe, offre une ponctuation dans la circulation ainsi qu’une respiration spatiale. Par souci d’économie foncière nous avons deux classes et deux dortoirs au rez-de-chaussée, seulement séparés par un couloir, et à l’étage quatre classes. L’étage étant plus profond que le rez-de-chaussée, son surplomb est utilisé comme auvent dans la cour de récréation.

Une fois cet ensemble créé, nous l’avons encadré au nord avec un pôle technique comportant la cantine, la cuisine, ainsi que les locaux techniques et au sud avec le hall d’entrée qui fait l’interface avec le périscolaire et la salle de motricité. Le tout se raccorde à la circulation centrale des salles de classe. Nous nous sommes ainsi retrouvés avec une « grande barre » qui s’insère opportunément dans la diagonale nord-ouest/sud-est de la parcelle, d’une extrémité à l’autre.

Les espaces libres qui en découlent sont tout sauf résiduels : le grand triangle au sud-ouest de l’école est la cour désignée de l’établissement. Sa géométrie présente de nombreux avantages :  

-           Elle ouvre la future place avec une grande profondeur le long de l’allée Yvon Gilbert pour quasiment atteindre la rue du Hallebardier.

-           La forme triangulaire est asymétrique et donc plus riche qu’une cour rectangulaire. Elle présente une zone étroite dans sa pointe et une zone très large à l’opposé.

-           À surface égale un triangle parait plus grand qu’un rectangle (raison véridique pour laquelle les club sandwichs sont coupés dans la diagonale).

L’espace au nord-est s’impose comme cour de service avec l’avantage de se trouver diamétralement opposé au parvis de l’école et aux accès parents/enfants.  

Le bouleau que l’on nous demandait de conserver est valorisé avec un patio contigu (mais séparé) de la cour de service. Pour que ce patio ne soit pas résiduel, nous y avons implanté le réfectoire qui a le luxe d’une double orientation vitrée sur le patio et sur la cour de récréation. Le patio est de taille suffisante pour permettre de servir les repas en extérieur, à l’ombre du grand bouleau.

Les surfaces de l’étage étant inférieures à celles du rez-de-chaussée, nous avons aménagé la toiture terrasse disponible en surface de récréation complémentaire, depuis laquelle on peut aussi bien rejoindre la cour principale que le patio.  

Concernant l’aspect du bâtiment, la contrainte du P.P.R.I nous a orienté vers un soubassement en béton, résolument comme le meilleur compromis technique, économique, et durable, surtout si l’on considère que la cour sera accessible au public en dehors des heures d’école. Cependant, pour donner une noblesse à ce matériau, nous profitons de ses qualités plastiques et sa capacité de moulage pour le matricer selon un motif minéral de type pyrite. Nous retrouverons ce motif sur le bloc technique à l’angle nord-ouest, qui sera peint en couleur dorée afin d’affirmer sa présence urbaine et signaler le cheminement qui mène à la future place. Comme on peut le voir sur la perspective intérieure, le patio aussi est traité dans cette couleur dorée scintillante.

L’étage de l’établissement est quant à lui traité en F.O.B (Façade à Ossature bois) et habillé selon un principe des plus basiques constitués de planches en bois verticales de 20 cm de large, lasurées en vert et dont les joints sont recouverts d’un tasseau de section 40x40 mm en bois brut. Ce bardage comporte tout de même une particularité : un tasseau sur trois est une planche découpée en dents de scie et fixée en quinconce. Comme on peut le voir sur la perspective extérieure, ceci produit un effet où, selon l’angle de vue, la façade simplement striée et colorée devient progressivement une matière « tout bois» avec une texture en relief gaufré évoquant l’élégance de certaines pièces de maroquinerie. La variation d’aspect en fonction du point de vue est un effet optique saisissant que nous sommes heureux d’obtenir avec très peu de moyens.Nous pensons même que ce dispositif architectural pourrait être une expression subliminale du métier de professeur des écoles : faire beaucoup avec peu. C’est aussi probablement une valeur qu’il est temps d’inculquer aux jeunes générations.

Année :

2025

Lieu :

Tours (37)

Programme :

Construction d'une école maternelle

Calendrier :

Concours février 2025

Maîtrise d'ouvrage :

Ville de Tours

Coût :

3 800 000 € HT

Superficie :

1 310 m2 SDP

Copyright : NH Images / Paul Le Quernec
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